Pour les agriculteurs d'Amérique du Nord, la nécessité de la pollinisation est une évidence vitale et le syndrome d'effondrement des colonies une menace immédiate. Pour la surmonter, on peut lutter contre les pesticides et leurs suites, le varroa, les maladies, le manque d'hygiène, la monotonie des pollens restés disponibles et tant d'autres choses. On peut aussi prévoir des stratégies de contournement en utilisant les cousines de nos abeilles mellifères.
On sait que, chez l’abeille mellifère, la stérilité des ouvrières est due aux phéromones de la reine. En fait, il existe aussi des conduites chez les ouvrières elles-mêmes, qui renforcent et sécurisent cette stérilité.
S’il arrive qu’une ouvrière ponde des œufs au cours de sa vie, ces œufs n’auront qu’une faible espérance de donner finalement un insecte car les autres abeilles vont en général les manger. Pourquoi ?
Nous ne parlons pas ici de jazz mais de température et de couleurs. Ce n'est pas sur ces superpollinisateurs que sont nos abeilles mellifères, qu'on a fait cette étude, il y a déjà quelques années, mais sur leurs cousins, plus rustauds, plus patauds, plus sociaux tout court peut-être qu'eusociaux, que sont les bourdons Bombus. Accessoirement aussi sur les fleurs qui ont elles aussi développé leurs stratégies pour attirer plus de pollinisateurs.
La prochaine fois que vous irez à Amsterdam, n'oubliez pas de visiter Artis et la ruche de Johann Dzierzon, première ruche à montrer des cadres mobiles en 1858.
Un, deux, trois, beaucoup. C'est ainsi qu'on compte dans certaines langues des peuples «premiers». Au delà de trois, plus rarement quatre, la quantité n'est pas précisée. Le mot correspondant veut dire «beaucoup. On rencontre cela par exemple dans les langages d'Afrique australe du groupe Khoïsan.
Chez les abeilles c'est un peu la même chose, sauf qu'on ne sait pas très bien si le « mot » correspondant existe.
Les danses constituent un des codes de communication les plus élaborés qui soient. La butineuse peut, par le mouvement de sa danse, par les vibrations et par les sons qui l’accompagnent, donner rapidement les renseignements utiles pour retrouver les sources de nourriture disponibles et accélérer l’enthousiasme de ses camarades (ou au contraire le ralentir lorsque la source s’épuisera).
Bosseurs infatigables, plus résistants au froid que nos abeilles mellifères et moins à la chaleur, membres d’une société beaucoup plus petite, beaucoup plus hiérarchisée mais beaucoup moins stable, les bourdons ont encore d’autres caractéristiques.
Parce que les abeilles se ressemblent toutes, les chercheurs de Würzburg leur ont collé une carte d’identité. Parce que les techniques modernes le leur permettent, ils espionnent et enregistrent chaque abeille en permanence.
Les diverses variétés de « bombus » sont des abeilles sociales annuelles. Les bourdons partagent certaines habitudes comportementales avec nos abeilles mellifères. Mais il y a bien des nuances et bien des différences.
Le « conseil national consultatif sur les abeilles mellifères » regroupe des apiculteurs professionnels étatsuniens. Son but : transmettre les préoccupations de la profession en matière de pesticides et de santé des abeilles. Steve Ellis a porté plainte contre un pesticide qui avait tué un de ses ruchers. Au bout de six ans de procédure, la cour d’État du Minnesota lui a finalement donné raison contre le ministère de l'agriculture de l’État.
Même si certains apiculteurs voudraient trouver d'autres raisons au CCD, les études sur l'imidaclopride, en France comme aux États-Unis, ont montré la liaison avec l'augmentation des spores de Nosema. Le rapport Pimentel, en son temps, ignorait encore le CCB mais parlait déjà de l'impact économique du mauvais usage de certains pesticides.
Lamar a l'air le plus atteint mais le Texan qui a voulu déranger les abeilles n'a eu "que" 1200 piqûres (le chiffre est évidemment arrondi). Le vrai record est détenu par Jeff, du Nevada, avec 3000 piqûres. Ce n'était pourtant pas des abeilles africanisées mais ... On attend les challengers.
Survie de l'espèce et caractéristiques particulières. A l’inverse d'Apis mellifera, Bombus est un insecte annuel dont les reines fondatrices vont émerger au printemps de leur hibernation pour aménager un nid qui disparaîtra à la fin de l'été. Évidemment, les habitudes ne sont pas toujours les mêmes.
Le « bombus » est aussi une abeille sociale. Mais la taille de ses peuples est sans rapport avec celle des colonies de notre abeille mellifère. C’est un insecte annuel dont les reines fondatrices vont émerger au printemps de leur hibernation pour récupérer des forces et aménager un nid.
Le bourdon est une abeille ! Le bourdon n’est pas le « faux-bourdon », c’est-à-dire le mâle de l’abeille, celui qu’on distingue des ouvrières par son corps trapu, ses gros yeux et son cerveau plus petit. Le « vrai » bourdon, ce gros insecte rond et poilu qui fait tant de bruit sur les fleurs, est une abeille un peu différente.
Un jugement de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 06.09.2011 instaure une TOLERANCE ZERO pour les OGM dans le miel. Cette décision est due à l'entêtement d'un apiculteur de loisir allemand. Elle modifie la législation sur le miel en Europe. L'installation de parcelles expérimentales un peu n'importe où, à proximité voire au milieu des cultures non-OGM, est désormais impossible puisque les abeilles peuvent aller chercher leurs butins à plusieurs kilomètres.
L'élevage industriel des poussins n'utilise que les femelles. On tue donc les mâles après l'éclosion. Les chercheurs de Dresde ont montré qu'un type particulier de spectroscopie permettrait de sexer les volailles encore dans l'œuf et d'éviter ainsi ce massacre.
La théorie de la danse frétillante, ce langage codé qu'utilise la butineuse pour communiquer à ses collègues de travail, avait valu le Prix Nobel à Von Frisch, son inventeur, en 1973. Controverses, vérifications, compléments et extensions ont suivi depuis 40 ans. Les derniers travaux utilisent maintenant un radar !