Bon an mal an, il meurt en France une dizaine de personnes chaque année à la suite de piqûres d’hyménoptères : abeilles, guêpes, frelons, bourdons.
Beaucoup de légendes existent encore, et ce depuis très longtemps, comme celle qui voudrait qu’on ne résiste pas à un certain nombre de piqûres de frelon. En fait la sensibilité à la piqûre dépend de chacun. Il y a de vrais allergiques, dont quelques-uns sont des allergiques sérieux, et qui courent un vrai risque en étant piqués. Ils sont une très petite minorité. Il y a aussi beaucoup de gens qui voient leur main ou leur visage gonfler rapidement et durablement après une première piqûre et qui se croiront ensuite allergiques pour le restant de leur vie. Ce n’est généralement pas le cas, et, d’ailleurs, s’ils continuent à se faire piquer régulièrement, la plupart d’entre eux acquerra rapidement, sinon une immunité, au moins une certaine habitude. Il paraît d’ailleurs que c’est très bon pour la prévention des rhumatismes.
La réaction à la piqûre dépend de l’âge et de la fonction de l’insecte qui vous a piqué, de l’époque de l’année, de l’emplacement de la piqûre … et du délai que vous aurez mis pour vous soigner car le pauvre insecte n’a généralement pas pu retirer son dard pourtant minuscule de notre peau épaisse et élastique de mammifère (C’est ainsi qu’on sait que c’était une abeille : les autres hyménoptères ont en général des dards lisses qui ressortent sans problème). Avec le dard, sont restées les glandes à venin qui continuent à se vider dans votre épiderme… On retire donc rapidement, d’un simple coup d’ongle, le dard minuscule resté fiché dans la peau. On chauffe rapidement l’emplacement de la blessure (briquet, cigarette, enfumoir, frottement avec de l’herbe un peu épaisse) car la chaleur détruit immédiatement une partie des protéines du venin. Quand on le peut, on peut on met un peu de pommade ou on désinfecte et voila tout. Si j’en crois mon expérience personnelle, la piqûre qui m’a fait le plus d’effet et le plus longtemps a été reçue à la cloison nasale juste entre les deux trous des narines : deux jours avec la tête en ballon de football (le pire c’est que personne n’a pensé à prendre une seule photo !) mais j’avais été piqué sous un voile de fortune, je travaillais dans un champ sous une petite brise aigre et je ne m’étais pas arrêté pour frotter ou chauffer la blessure, me contentant d’arracher le dard à travers le voile. Mea maxima culpa !
Le record à battre est donc celui du nombre de piqûres d’abeilles auquel on peut survivre. Le chiffre de 1200 piqûres date de l’été 2010. Un certain Lamar Lacaze; un Texan de Kyle, qui travaillait sans voile de protection, a voulu retirer la reine d’une colonie. On peut voir une interview sur YouTube : « Man survives 1,200 bee stings«
Il n’a pu cependant égaler le record de Jeff Moser, de Las Vegas (Nevada) qui avait survécu, lui, à 3000 piqûres après avoir bousculé le nid d’une colonie sauvage. Toujours sur YouTube on retrouve donc une autre interview : « Las Vegas man survives 3,000 bee stings«
Les deux héros insistent sur la concentration des attaquantes sur le visage et particulièrement la bouche(tous deux ont eu l’impression que le peuple voulait les étouffer), les yeux et les oreilles, mais ils ont aussi été piqués ailleurs.
Nous attendons avec intérêt les challengers.
Pour regarder la première vidéo, cliquez ci-dessous :
Man survives 1,200 bee stings
Pour regarder la seconde, cliquez ci-dessous :
Las Vegas man survives 3,000 bee stings
Simonpierre DELORME
Une première version de cet écho a été publiée dans la « Revue de presse » d’Abeilles & fleurs N° 721 de novembre 2010.