Les abeilles récoltent sur les fleurs le jus sucré du nectar, pour l’énergie qu’elles vont consommer, et les protéines du pollen pour la croissance de leurs jeunes. Certaines solitaires, comme les mégachiles, y ajoutent des feuilles soigneusement coupées pour tapisser le nid qu’elles vont construire dans les cavités des bois. Les raffinées préfèrent les pétales.
Chez les abeilles mellifères, la reine est la seule femelle reproductrice de tout un peuple, le maillon essentiel. Si elle disparaît, la survie de la colonie n’est pas assurée d’entrée de jeu. Ni la création de cellules royales avant le départ de la reine par essaimage, ni l’élevage d’une reine de sauveté après disparition accidentelle de la reine, n’assurent au peuple survivant une sécurité totale. L’avenir d’une colonie est toujours problématique !
En observant un banc de poissons dans une rivière, du haut d’un pont, avez vous déjà remarqué avec quelle vélocité et quel ensemble ils changent soudain de direction ? Dans beaucoup d’espèces, les déplacements se font en groupe : migrations saisonnières, déplacements à la recherche de nourriture, retour à l’abri. Comment diable s’orientent-ils : prédisposition génétique, choix collectif, ou bien, comme pour les essaims d’abeilles, conduite par une partie restreinte du groupe ?
On dit parfois que des abeilles reconnaissent leur apiculteur. D’encore plus belles histoires, peu vérifiables, parlent de colonies qui sortent en masse à la mort de leur berger, ou envahissent pacifiquement la maison du maître le jour de ses funérailles ! Aujourd’hui pourtant, des abeilles ont été entraînées à reconnaître visuellement un visage humain.
Les abeilles asiatiques (Apis cerana) ont développé une stratégie qui leur permet de tuer les éclaireurs des frelons asiatiques géants (Vespa mandarinia) par "thermo-balling" c'est à dire en les "emballant" dans un épais cocon d'ouvrières qui vont monter en température jusqu'à atteindre le niveau létal pour le frelon. A Chypre, la race locale de l'abeille européenne (Apis mellifera cypria) a inventé une stratégie plus élaborée contre son principal prédateur, le frelon oriental (Vespa orientalis).
A Chypre, la race locale de l'abeille européenne (Apis mellifera cypria) a inventé contre son principal prédateur, le frelon oriental (Vespa orientalis), une stratégie élaborée, en combinant DEUX techniques, en emballant et en chauffant MAIS AUSSI en étouffant l'éclaireur par recouvrement et fermeture des stigmates. C'est l'asphyxia-balling, un nouveau comportement de défense, jusque là inconnu dans le règne animal.
Chez les apiculteurs, il est parfois de bon ton de dire que l'abeille mellifère est là depuis tellement longtemps, qu'elle en a tellement vu d'autres, qu'elle s'adapte si bien à tous les changements, ... bref, qu'elle saura aussi passer avec succès les épreuves actuelles : mondialisation, parasites, maladies, métissage, et même les pesticides ! La publication du séquencement des gènes dans le génome de l'abeille ne soutient pas vraiment cet optimisme.
Pour la 100ème entrée de ce blog, fallait-il une très courte anecdote, une petite question restée jusqu'ici sans réponse, une admonestation à relire les 99 entrées précédentes ?
Voila déjà un joli texte synthétique d'Edward Wilson : Comment se fabrique un insecte social.
Sinon, la série continue. On vous a déjà préparé une jolie surprise pour la 200ème entrée.
De tous temps, les humains ont utilisé les animaux comme auxiliaires d'attaque et de défense et comme cobayes pour tester sur eux pleins de choses désagréables. L'avantage des insectes, c'est que cela ne coûte presque rien et s'éduque très facilement, que leurs performances sont infiniment supérieures à celles de tous les autres animaux et encore plus des outils électroniques, et que tout le monde se contrefiche de ce qui pourrait leur arriver.
On demande parfois aux apiculteurs s'ils doivent chauffer leurs ruches pendant l'hiver. Question logique pour qui sait que les abeilles sont des animaux à sang froid (ou plus exactement à hémolymphe froide). Pourtant les abeilles souffrent plus de l'humidité qui pourrait régner dans la ruche que des froids parfois rigoureux de l'hiver.
Les différentes espèces de bourdons Bombus, sont aussi des pollinisateurs parfois indispensables dans des zones où une riche végétation particulière permet l'existence de toute une faune très diversifiée. Il n'y a pas que le "mitage" des territoires et le remplacement de la flore indigène par d'autres qui menacent les bourdons. Dans ces zones à protéger, la Fondation Britannique pour la Conservation des Bourdons a réclamé l'interdiction des activités apicoles.
Alertés par ce Hollandais un peu farfelu qui prétendait que les abeilles « jaunes » qu'il importait de Suède faisaient merveille sur les fleurs « jaunes » de ses potirons, nous avons mené l'enquête ... et fait chou-blanc. En Norvège pourtant, on s'inquiète parce que les « carniques » locales ont parfois des anneaux jaunes !
En fait la couleur n'est pas, pour les races d'abeilles, un critère synthétique et les variations naturelles existent sans être signe d'hybridation.
B... as in BRITISHNESS ! Britishness as in British BEEF, British BEER, British BEES ! Well, regarding the British Bees, the plot thickens... Depuis Varroa destructor, l'abeille britannique est en pleine déconfiture et on doit aujourd'hui en importer d'Australie, de Nouvelle-Zélande et même d'Europe continentale. Fasse le Ciel qu'un imbécile n'aille pas en chercher n'importe où, important n'importe quoi avec elles !
Dans les peuples d'abeilles mellifères, celles des ouvrières qui se dépensent pour chauffer le couvain sont des "travailleuses d'élite," chargées d'une tâche fondamentale. C'est pourquoi une équipe spéciale s'affaire pour les approvisionner sans relâche avec le meilleur carburant qui soit : le miel de la ruche. Les chercheurs de Würzburg ont pu mettre en évidence ce comportement, cette équipe, cette tâche spécialisée jusqu'alors inconnus.
Attention, la vidéo est intéressante mais le commentaire est un peu racoleur et le commentateur n'a pas été tout à fait bien renseigné
Nous avons dû apporter quelques précisions.
Nous avons dû apporter quelques précisions.
Phéromones royales, hydrocarbures cuticulaires ; vous vous souvenez que ces substances sont aussi un support de communication chimique, pour marquer le peuple, marquer la caste, marquer la fécondité. Cette DISCRIMINATION olfactive peut-elle AUSSI s'appliquer A L'INTÉRIEUR du peuple, entre les diverses sous-familles, en permettant aux "supersisters," aux "vrais sœurs", celles qui sont filles d'un même faux-bourdon, de se reconnaître et de se différencier de leurs autres demi-sœurs ?
Sur le palais de Buckingham, le Royal Standard est bien visible. Il indique la présence de la Reine et rappelle que l'ordre protecteur règne sur le pays. Dans un nid d'abeilles eusociales ou dans une fourmilière, les phéromones royales maintiennent le bon ordre dans la colonie. Mais que se passe-t-il si le peuple se développe trop vite ou trop loin, si la reine vieillit et que ses marqueurs royaux faiblissent, si certaines ouvrières en révolte cherchent à les contrefaire ... ?
Même dans la froidure, l’intérieur d’une ruche reste bien chaud. Les abeilles utilisent l’appareil musculaire de leurs ailes, qu’elles font vibrer jusqu’à l’amener à une température de 40 °C, voire 41 ou 42 degrés pour les plus « bosseuses » lorsqu’elles chauffent une larve. En été, les abeilles rapportent des gouttelettes d’eau. Leur évaporation consommera de l’énergie et dégagera du froid qui permettra de rafraîchir les rayons entre 33 et 36°C.
On sait que, chez l’abeille mellifère, la stérilité des ouvrières est due aux phéromones de la reine. En fait, il existe aussi des conduites chez les ouvrières elles-mêmes, qui renforcent et sécurisent cette stérilité.
S’il arrive qu’une ouvrière ponde des œufs au cours de sa vie, ces œufs n’auront qu’une faible espérance de donner finalement un insecte car les autres abeilles vont en général les manger. Pourquoi ?
Un simple son, une odeur, une saveur, peuvent parfois ranimer des souvenirs qu’on croyait oubliés et vous ramener d’un coup à votre passé. C’est la célèbre histoire de la « petite madeleine » de Marcel Proust.
Et bien le système fonctionne aussi chez les abeilles. La perception soudaine d’une odeur particulière suffit parfois pour enclencher l’envol d’un paquet de butineuses de la ruche vers la source correspondante.